Se comparer et entrer en compétition sont des tendances innées et le fait de vivre en société rend cette comparaison constante.
Malheureusement, nous avons souvent tendance à nous concentrer sur les réussites des autres, sans tenir compte des difficultés qu’ils ont pu rencontrer en cours de route. Nous ne voyons souvent pas les obstacles qu’ils ont surmontés ou les sacrifices qu’ils ont dû faire pour réussir. Par conséquent, nous ne pouvons pas vraiment juger notre propre succès par rapport à celui des autres.
Pire, la comparaison aux autres peut nous conduire à des comportements malsains. Nous pouvons nous mettre la pression pour atteindre des normes irréalistes et nous pouvons même être tentés de tricher ou de mentir pour nous mesurer aux autres. Nous pouvons également être envieux ou jaloux des autres, ce qui peut affecter négativement nos relations interpersonnelles.
J’ai souvent entendu dans mes accompagnements des discours tels que : « Holala, je me sens nul.le par rapport aux autres ! », « Mon dieu ! Ils sont tous meilleurs que moi, Je n’y arriverai jamais ! » ou encore : « Elle est trop forte cette fille ! Elle est bien plus jolie et intelligente que moi ! »
Alors comment passer d’une comparaison qui empêche d’avancer et qui produit du mal-être à une comparaison saine qui permet de progresser et de s’améliorer ?
D’abord je dirais que les phrases toutes faites telles que « mais arrête de te comparer aux autres ! » ou « Il faut comparer ce qui est comparable ! » ne produisent pas l’effet escompté, ou rarement. Et oui, se comparer est un comportement normal qui permet de se situer et même de mieux se connaître, et lorsque l’on se connait bien, on prend conscience également des ses propres qualités, de ses propres compétences et talents. Comparez oui ! mais dans les deux sens, et prenez un moment pour noter les aspects meilleurs pour vous que pour d’autres. Vous cultiverez ainsi un regard plus objectif sur vous et sur les autres.
Ensuite la comparaison permet d’apprendre et de progresser en observant l’autre car on se construit avec des modèles, on apprend en imitant depuis tout petit et l’autre est source d’inspiration. Quoi de plus sympa, quand c’est possible bien sûr, que de demander à celui ou celle qu’on admire comment il fait pour réussir, et se rendre compte que cette personne a aussi commencé quelque part et qu’elle n’a pas été douée tout de suite ? Tout le travail consiste alors à se libérer du modèle pour aller vers sa propre autonomie et vers une juste estime de soi. La comparaison devient alors émulation et les autres sont là pour nous aider à progresser en servant de référence.
La comparaison permet aussi de ne pas reproduire certaines erreurs et de se fixer les bons objectifs. Observer ce que fait l’autre, ses résultats ou comment il se comporte permet également d’avoir une idée de ce qu’il ne faut pas faire ou dire. L’autre peut devenir un modèle à ne surtout pas suivre !!! Quoi de mieux qu’une expérience malheureuse pour éviter les pièges ? Et une fois qu’on a observé tous les aspects d’une situation ou d’une personne à laquelle on se compare, il est beaucoup plus facile de se fixer les bons objectifs et les bonnes attentes par rapport à sa propre évolution et on devient plus lucide sur les choses qu’il est possible de changer.
Une comparaison équilibrée avec l’autre permet de progresser à son rythme et de refuser ainsi des compétitions inutiles.
« Qu’il me soit donné le courage de changer les choses que je peux, la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer et la sagesse d’en connaître la différence »
Nadège Barbé. Coach Professionnelle et Préparatrice Mentale. www.eovplc.fr